Laumonier, Alexandre 1997. Lerrance ou la pensée du milieu, Le Magazine Littéraire, avril, n353, pp 20-25. 2017 27 juin, Lecture présentation de la revue La tête et les cornes, Entrevues, Paris. Légard du style et des prises de opinions esthétiques des existentialistes et à Les murs de linternat, sils ont été lobjet dune angoisse, dune haine et dun malheur certains pour lécrivain français, ont gardé sur lui une prise bien étrange. Ils sont devenus non seulement la médiation nécessaire et insurmontable propre à la mise en fiction de son œuvre narrative : nous voyons ici combien, avec Pourquoi la littérature respire mal, la poétique de linternat contamine également la manière dont Gracq conçoit la littérature et ses fins sa respiration, pour reprendre son expression. Les œuvres de prédilection, de Racine à Lautréamont, possèdent peut-être objectivement bien peu en commun. Cependant, tout comme cest le cas dans Le Rivage des Syrtes et dans les autres écrits narratifs, elles semblent porter en elle, dune manière très singulière, le lourd héritage des méthodes de claustration absurdes et du dressage de linternat 897. Cette façon de concevoir le fait littéraire constitue sans doute une manière personnelle de dire, de raconter, de porter témoignage dans un cri avant quil ne soit trop tard 897. Mais une manière qui, bien paradoxalement, crie tant dans la fiction que dans la critique toute limpossibilité dune révolte aux murs de linternat, quils soient réels ou métaphoriques. _________________________________________________________________________________________________________ Lautréamont toujours, in Préférences, José Corti, 1961, p 125. A 15h55, Jacques Bonnaffé nous offre un moment de poésie. 20Le moment de la transgression arrivé, le livre se ferme sur une construction symbolique circulaire, toujours habitée par labsence et répétant sans cesse la même attitude qui oriente les personnages dans leur tentative de surpasser les frontières de la supra-réalité.
ATLAS Collège International des traducteurs Littéraires
page 234 De Julien Gracq au mythe du et au roi Arthur Sous la direction dHugues Bachelot, les Carnets de Chaminadour nont consacré que le premier numéro à Marcel Jouhandeau. LAssociation des lecteurs de Marcel Jouhandeau et des amis de Chaminadour publie depuis une livraison annuelle qui reprend les actes des Rencontres de Chaminadour qui se tiennent chaque année à Guéret, sur différents auteurs choisis avec soin. Or en matière de géographie, Julien Gracq dit avoir, depuis sa tendre enfance, une attention particulière envers lapparition dindices indiquant, par exemple, un changement de relief ou encore un changement de végétation entre deux zones Gracq 1978, 25. Avec la poursuite de ses études en géographie, avec lacquisition dun certain bagage technique, ce qui aurait pu devenir dépoétisant, ne lest en fait jamais devenu Gracq 1978, 27. Dabord il rapporte à sa formation géographique le fait de ne jamais oublier un paysage traversé, celle-ci supportant un certain art de la mémoire qui lui permet de le saisir par la structure et donc de reconstituer les éléments que lon aurait pu oublier Gracq 1978, 29. Ensuite, cette quête dindices nempêche jamais une saisie globale du paysage ; Gracq insiste à quelques reprises dans les Entretiens sur lépoque à laquelle il a reçu sa formation géographique. En effet, il se dit content davoir étudié la géographie à un moment où la discipline était nouvelle, où il sagissait dune science vivante qui essayait de tout souder de ses données en une vision globale Gracq 1978, 43. Or, cette attitude géographique dun autre âge qui consiste à tout saisir ensemble Ibid, 16 sarrime avec un autre principe qui ma paru se trouver au coeur de lart du roman chez Julien Gracq : celui de la perception globale. Devant la masse considérable décrits critiques de Julien Gracq, jai délibérément choisi de recentrer mon propos autour d En lisant en écrivant 1980 et de ses Entretiens 2002, soit la publication, en recueil, dune suite dentretiens réalisés entre 1970 et 2000. Jai choisi ces textes dabord parce qu En lisant en écrivant sans virgule Gracq 1986, 144 insiste lauteur exemplifie à mes yeux la position du romancier-critique qui nous intéresse tout particulièrement au TSAR, lecture et écriture sy trouvant solidaires et entrelacées. En outre, on y rencontre une écriture discontinue, composée de notes prises au jour le jour Gracq 1981, 77, et surtout une écriture fragmentaire traduisant bien la conception ouvertement fragmentée et partiale de lart romanesque chez Julien Gracq : Ce livre est fait de réflexions, de rêveries, cest plutôt une réflexion sur la littérature en général tout à fait capricieux et fragmentaire Gracq 1981, 61. Quant aux Entretiens, ils sont intéressants non seulement parce que lauteur y éclaircit sa démarche et aborde en fonction des questions qui lui sont posées une foule de sujets statut des personnages, place de la géographie, méthodes de travail, etc, mais aussi dans la mesure où, malgré ses positions critiques à légard de la scène littéraire médiatique, Gracq se prête volontiers au jeu de lentretientout en demeurant bien sûr conscient quil sagit d un pas en direction du vice Gracq 1986, 167. Deux expositions à Guéret, en préambule des Rencontres Responsable M. Emmanuel Ruben, Directeur artistique littéraire Administration générale M. Jérémy Fabre Ce matin, sur ce fond de ciel gris et bas doctobre, la maison de Julien Gracq paraît encore plus austère. Altière dans la montée de la rue du Grenier à Sel, elle regarde le nord et la Loire fermée sur son silence.