Il décrit donc minutieusement et parfois crûment cette partie de sa vie : comment il sy prend pour les trouver, la réaction de ses proches lorsquil leur en parle, les détails comme sil faut donner un pourboire ou pas, les différentes prostituées quil rencontre. Pour les protéger, on ne voit jamais complètement leur visage, et leurs noms ont été modifiés. Parmi celles-ci, certaines semblent sûres delles et apprécier cette vie, certaines semblent apeurées, certaines sont pudiques, certaines sont jolies et dautres non Ne vous attendez pas à des scènes hot, les rapports sexuels sont dessinée de manière pudique, voire clinique. Pervers, passez votre chemin. Il noublie pas non plus, évidemment, de débattre de manière plutôt convaincante sur des sujets tels que le proxénétisme, lesclavagisme sexuel, la commercialisation du sacré, la prévention des MST etc, et propose une réponse à chacun des arguments de ceux qui prônent une interdiction ou une réglementation du plus vieux métier du monde. On ne peut à aucun moment lui reprocher de passer sous silence des arguments qui pourrait contredire sa vision des choses : il parle de tout, et a une réponse à presque tout libre à vous dy adhérer ou pas. Hé salut les bouldurs! Je sais que je me suis fait rare sur la toile ces temps-ci, mais jattendais de revenir avec une nouvelle extraordinaire. Et jai trouvé! Je viens donc vous faire part dune opportunité fan-tas-tique : Les Éditions Cornélius vous proposent huit carnets NITNIT, reprenant les couvertures imaginaires de Charles Burns, Sortie en 2006 et réédité en 2013, Fun Home est lhistoire dAlison Bechdel qui nous plonge dans les abysses de sa vie de famille, et notamment de sa relation avec son père. Le titre Fun Home est traître. Car non, Fun ne veut pas sous-entendre que lon va samuser comme des petits fous. Fun Home est là en raccourcis pour Funeral Home, cest à dire les maisons funéraires. Si vous avez vu la série Six Feet Under, vous voyez de quoi je parle. Ou plutôt de quoi Alison va pa.. Passons sur tout le bouquin qui est sur le non vouloir de relation amoureuse mais où on retrouve de la romantisation de ses relations avec les travailleuses du sexe, où il arrive à la brillante analyse que cest lent cette analyse! quil naime pas la monogamie, et à la fin se retrouve amoureux dune travailleuse du sexe et il dit quils sont en relation monogame! alors quil la paye et quelle ne coucherait sûrement pas avec lui sil ne la payait pas re… Dans un premier temps, Chester Brown sinterroge surtout concernant les questions pratiques de ce service. Si on peut avoir déjà entendu le témoignage de certaines prostituées sur leur activité, le point de vue détaillé et exclusif dun homme à ce sujet est plus rare. Avec Chester Brown, les questions déferlent : comment choisir une prostituée? comment lui donner son argent? comment se comporter face à elle? et la question la plus angoissante : comment être sûr que le rendez-vous donné nest pas un traquenard organisé pour subtiliser de largent aux clients peu consciencieux? Paying for It is a natural progression for Brown as it combines the personal and sexual aspects of his autobiographical work with the polemical drive of Louis Riel. Brown calmly lays out the facts of how he became not only a willing participant in but a vocal proponent of one of the worlds most hot-button topicsprostitution. While this may appear overly sensational and just plain implausible to some, Browns story stands for itself. Paying for It offers an entirely contemporary exploration of sex workfrom the timid john who rides his bike to his escorts, wonders how to tip so as not to offend, and reads Dan Savage for advice, to the modern-day transactions complete with online reviews, seemingly willing participants, and clean apartments devoid of clichéd street corners, drugs, or pimps. Si, à le croire, lauteur cherche par cette démarche à prouver son respect pour les professionnelles du sexe, sans le comprendre, il sublime également sa libido mécanique et comptable que le titre 23 prostituées refusé par léditeur canadien Drawn Quarterly puis réhabilité par Cornélius et les têtes de chapitre souvent résumés à des pseudonymes, trahissent également. Dans cet album autobiographique, Chester Brown nous raconte comment il en est arrivé à devenir client de prostituées et à le rester Des articles premium supplémentaires offerts chaque mois sur le site Mais ce témoignage aborde avant tout une réflexion plus large sur le couple, la notion de romantisme, les enjeux sociaux, les débats juridiques, la tolérance. Le trait de Chester Brown est sec, précis, assuré. Il sappuie sur de forts contrastes entre noir et blanc et naccepte que ponctuellement quelques dégradés de gris construits à laide de jeux de hachures qui permettent de faire ressortir quelques éléments du décor sans pour autant que ceux-ci nétouffent le visuel ou les propos quil contient. Lauteur a fait preuve daudace en faisant ce quil a fait. Non seulement de vivre cette expérience, soit de rencontrer 23 prostituées pour senvoyer en lair, mais de transposer ce quil a vécu en rédigeant ses mémoires sous forme de bande dessinée. Son compte-rendu est daspect clinique, mais intéressant à lire. Dautant plus quil a fouillé son sujet, si jose dire! Que sais-je sur la prostitution? Très peu. Je suis au courant de clichés tenaces, comme de dire que cest le plus vieu Lauteur a fait preuve daudace en faisant ce quil a fait. Non seulement de vivre cette expérience, soit de rencontrer 23 prostituées pour senvoyer en lair, mais de transposer ce quil a vécu en rédigeant ses mémoires sous forme de bande dessinée. Son compte-rendu est daspect clinique, mais intéressant à lire. Dautant plus quil a fouillé son sujet, si jose dire! Que sais-je sur la prostitution? Très peu. Je suis au courant de clichés tenaces, comme de dire que cest le plus vieux métier du monde ou que le crime organisé est derrière ça. Chester Brown ne fait dailleurs pas mention de cette réalité. Il ne parle pas non plus des jeunes fugueuses manipulées par de beaux parleurs qui, une fois quelles sont subjuguées par ces derniers, se font expédier à lautre bout du pays pour devenir des esclaves sexuelles droguées à longueur de journée. Chester Brown est peut-être lexception, respectant les limites de sa partenaire, sassurant de son âge légal mais comment en être absolument certain. Mais il est là dabord et avant tout pour son propre plaisir. Il ny a pas de mal à se faire du bien Évidemment. Mais comment se comporte le client type? Lauteur prétend quen décriminalisant la prostitution, ça éviterait que les travailleuses du sexe se retrouvent dans des situations dangereuses. Jai néanmoins de la difficulté à traiter la sexualité comme un simple produit de consommation. Car OUI, la prostitution est un commerce, et la fornication dans ce contexte, une marchandise. Est-ce que lacte sexuel ne vaut pas plus que ça? Chester Brown évacue beaucoup daspects, et échafaude son argumentaire afin de justifier ce quil pratique. Payer pour du sexe? Non merci! Sil ne montre jamais le visage de ses partenaires, et préserve leur anonymat, Brown sefforce de rendre aussi fidèlement que possible et leurs corps et leurs conversations. Il décrit le métier de la prostitution et les relations entre les filles et leur client avec une honnêteté et un recul dignes déloge. Dessinant crument mais sans misérabilisme les matelas à même le sol et les préservatifs, il alterne les scènes les plus prosaïques, qui posent la question du pourboire ou de la véracité des photos sur les sites descort-girls, avec des séquences où il confronte ses vues à celles de ses amis et confrères, Seth et Joe Matt. Je te laisse, jai rendez-vous avec Amanda. Mais avant, il faut que je remercie le gars sans lequel je naurais jamais été aux putes. Oui Monsieur manU17! De-là à dire que toi aussi tu fréquentes ce genre de rencontres les rumeurs surtout ici peuvent aller vite, bien plus vite quune fellation pratiquée par lune de ces dames expertes. ManU17, on ne se connait pas mais cette chronique tes dédiée, pour ton bon sens ou ton sens pratique Et nhésites pas à me recontacter pour de prochaines rencontres aussi appétissantes et gouleyantes que celles-là, péripatéticiennes ou pas tableau saisissant de la prostitution contemporaine, que le talent de
Revue critique limitant toujours son champs à létude de ce quon appelle parfois lédition indépendante, dénomination couvrant tant les éditeurs eux-mêmes que la nature des œuvres publiées. Ainsi, louvrage le plus grand public à faire lobjet des commentaires de ce second numéro est peut-être le 23 Prostituées de Chester Brown, paru chez Cornelius. Se confirme également lapproche philosophique privilégiée par les rédacteurs de la revue dont bon nombre sont, rappelons-le, à la fois artistes et commentateurs. Sont ainsi sollicités dans ce deuxième numéro Aristote, Françoise Balibar, Bergson, Deleuze, Kant, Rancière.. Entre autres. Si lapproche est donc scientifique et très argumentée, elle cède parfois au plaisir de la formule, partageant alors sa concision et sa construction avec la poésie. Très agréable à lire, probablement à écrire, cela ne favorise pas une pleine compréhension du texte. Signalons, au milieu de toutes ces choses forts pertinentes, larticle de Savang sur le Système de la Bande dessinée de Groensteen. Reprenant une démonstration déjà entreprise par Morgan Principe des littératures dessinées, il en revient aux outils de la sémiotique et de la sémiologie pour commenter le célèbre texte théorique. Cette relecture est très avantageusement enrichie par les cinq Tricoter de Chailleux. Pré Carré est une initiative originale et judicieuse, qui mérite une attention soutenue à tout point de vue. Pour exercer ce droit, vous pouvez vous adresser à Livres Hebdo 35, rue Grègoire de Tours 75006 Paris Drawn and Quarterly, littéralement Dessiné et Trimestriel, que lon peut désigner par le très simple DQ, est une maison dédition canadienne, née en 1990 à linitiative dun Montréalais, coursier cycliste de son état, nommé Chris Olivero. À lépoque, ce jeune homme de 23 ans bosse de son petit appartement. Il réunit quelques talents, avec un flair rare, et publie une première anthologie. Aujourdhui, DQ est lune des premières maisons dédition de romans graphiques nord-américaine. Lune des plus élégantes aussi. Son catalogue condense le meilleur de la création indépendante du continent et au-delà : Joe Sacco, Chris Ware, Daniel Clowes, Rutu Modan Condamné à la traditionnelle messe dominicale, le jeune Chester ne peut détourner ses pensées du Playboy quil a entraperçu la veille au drugstore. Surmontant la peur et la honte, il finit par acquérir la sulfureuse revue dans laprès-midi. Nous sommes le 23 mai 1975, la vie de Chester Brown vient de basculer. Un rituel sinstalle rapidement autour de la parution du magazine : les risques liés à son achat, le plaisir fugace quil procure, la recherche dune cachette pour sen défaire.